lundi 28 février 2022

La "violence légitime", est-ce l'invention de faussaires?

La définition de ce qui a été baptisée la « violence légitime », est couramment attribuée au sociologue Max Weber, et se traduit comme le « monopole dont dispose l’État pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre public ». Cette violence serait donc caractérisée de légitime, et seul l’État la posséderait.

D’ailleurs, nous savons que dans le Code Général des collectivités territoriales, l’ordre public est définit comme « le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publique ». En d’autres termes, cette violence pourrait être utilisée pour assurer ces objectifs, faut-il encore les apprécier car, l’appréciation de l’ordre public demeure souvent une géographie variable.

Néanmoins, cette définition classique, que de chacun présentons comme allant de soi pose quand même un certain nombre de questions, et notamment lorsqu’on la confronte à l’histoire. Je me rappelle de la phrase de Raymond Aron qui disait qu’il préférait « avoir tort avec Weber que raison avec Durkheim », phrase prophétique à en croire car, l’histoire montre qu’il faut sans aucun doute timoré cette vue classique.

La seule évocation de la Résistance de 1940 fait voler en éclat les termes mêmes de « violence légitime » puisque aucun historien n’oserait je pense affirmer que les Résistants de cette époque n’étaient pas fondés dans leurs actions violentes. Pourtant, à l’époque, le pouvoir officiel, nous pouvons dire l’État, les avait condamnés et les traitait de « terroristes ». Faut-il alors rappeler que la « résistance à l’oppression » fait partie des droits imprescriptibles de l’Homme selon la déclaration de 1789, adossée, et n’est-ce pas un hasard, à la Constitution française de 1958.

Cette évocation nous rappelle que la légitimité de la violence se conditionne donc d’abord en fonction de la situation, qu’elle n’est pas une donnée et encore moins une propriété d’une Institution comme laisse pourtant penser la définition wébérienne.

Rappelons que l’usage de la violence est essentiellement acceptée en droit dans deux cas spécifiques ; dans le cas de la « légitime défense », c’est-à-dire le fait d’être agressé et de pouvoir se défendre pour protéger en premier lieu notre intégrité corporelle, il y a donc ici l’idée de menace, voire de péril ; la violence est aussi admise dans le cadre militaire dit des « assauts » que cela soit en situation de guerre ou lors d’opérations spéciales, telle qu’une intervention pour libérer des otages, menée dans ce cadre par des « forces spéciales ».

Nous le voyons en terme de droit, même l’État n’a pas le monopole de la violence, et ne peut l’utiliser légitimement que lorsqu’il y a, comme une personne, l’idée de menaces et de troubles.

Il faut aussi tenir compte de la réalité, et se poser la question de qui trouble l’ordre public et pourquoi ? Le rapport de force est aussi un aspect qui peut définir la violence légitime comme nous l’apprenait Jean de La Fontaine : « la raison du plus fort est toujours la meilleur… »

Cette partie de la réalité ne doit néanmoins pas nous faire oublier qu’un dernier aspect entre dans l’explication de la violence légitime à travers la définition que nous donnons de l’État. Ce dernier, y inclut-il le peuple ou non ? Dans le premier cas, s’il ne l’inclut pas, on peut caractériser la violence légitime sur les populations comme un monopole de l’État ; mais si, par contre, nous entendons que le peuple est une partie intégrante de l’État, donc d’un État définit comme multipolaire, l’usage de la violence contre le peuple est de fait illégitime car, elle serait l’œuvre d’une partie de l’État contre lui-même. Dans ce dernier cas, nous comprenons, que le peuple est de fait autant garant de l’ordre public que les institutions, c’est pourquoi la définition apportée à l’État est de ce fait fondamentale.

Il est intéressant de voir d’ailleurs comment la cours européenne en 1998 a exprimé que l’usage de la violence pour disperser une manifestation, n’était pas nécessaire.

Tous ces éléments laissent donc à penser que l’usage de l’idée de « violence légitime » comme étant la propriété de l’État demeure l’œuvre d’un faussaire, elle a l’apparence de la vérité, mais demeure fausse. La violence légitime doit au moins être regardée selon trois critères qui sont 1/ la situation, 2/ le rapport de force et 3/ la définition de l’État.

Ceci laisse donc à penser pour finir que l’usage de la violence demeure l’expression d’un système à court d’argument et qui penne à se faire entendre. Il apparaît aussi que le pouvoir ne devrait pas tant être analysé en termes de partage, comme fait trop couramment, mais en terme de réunion (union) de toutes les composantes de l’État, peuple y compris ; d’où l’idée d’État multipolaire.

mercredi 23 février 2022

Indépendance et souverainisme, deux termes à ne pas confondre

Nous pouvons être pour l'indépendance sans être pour autant souverainiste, et nous pouvons être souverainiste sans forcément être pour l'indépendance, cette réalité demande une explication tellement il est vrai que souvent dans les médias on associe bien trop rapidement deux termes qui ont des réalités différentes et dont les termes en eux-mêmes peuvent avoir plusieurs niveaux d'interprétation.

Cette confusion est apparu dernièrement avec le sujet européen où il est couramment entendu que les souverainistes seraient pour une sortie de l'Union Européen, entretenant de ce fait une certaine confusion dans l'opinion publique puisque, contrairement à cette impression, bien des courants qui se présentent comme souverainistes ne souhaitent pas sortir de l'Union européenne. Certains , en effet, proposent le frexit radical, d'autres la renégociation des traités, d'autres encore souhaitent la naissance d'une Europe des Nations. Nous le voyons dans l'expression même de tous ces souverainismes que tous ne sont pas forcément pour une indépendance.

La raison en est simple puisque le souverainisme nous ramène toujours à l'idée de nation ou de patrie, de fierté nationale, de drapeau tricolore que l'on brandit haut dans un élan d'amour pour son pays, ou des fois aussi malheureusement d'un rejet de l'autre, mais au final peu importe la raison ici. Il y a un lien indéfectible entre la nation et le souverainisme.

Sauf, que la stratégie pour mener haut ce drapeau peut diverger, certains pensent qu'il doit être avec d'autres pour s'élever et d'autres pas.

L'indépendance est l'envie de pouvoir être maître de son destin, de prendre nos propres décisions sans que l'on est à nous imposer des règles communes qui nous sortent de la réalité du terrain. Il y a plusieurs façons d'être indépendant car, ce terme nous ramène finalement à l'idée d'autonomie. Elle peut se penser de l’État vis-à-vis des autres États ou structures supranationales, elle peut aussi se penser comme l'indépendance de la personne vis-à-vis des structures étatiques et des institutions, elle peut être l’œuvre d'une personne ou d'un groupe. Il n'y a pas besoin d'être souverainiste pour être pour l'indépendance de son pays dans le sens où cette idée peut naître d'un simple constat et d'une envie de décider par nous-mêmes, pouvoir penser notre développement économique et redonner du sens à notre territoire, en un mot le réinvestir.

Il est fondamental d'expliquer cette différence entre indépendance et souverainisme, sans quoi les enjeux de notre époque, de la terre, de l'énergie, des transports, du développement économique et de l'élévation d'une politique locale et humaniste pourraient se confondre avec des élans non nécessaires pour les aborder. 

 

Sur le même sujet, voir cette vidéo sur l'expression politique du monde local, soucieux d'indépendance :

vendredi 18 février 2022

Faut-il penser des droits supra-constitutionnels?

Il y a pour faire simple deux sortes de juristes; ceux qui interprètent le droit issu des textes et des décisions des juges; et il y a ceux qui interprètent le terme en lui-même dans son absolu. Le droit est actuellement dominé par les premiers, nous assistons donc à de multiples interprétations du droit et de débats sur les décisions, souvent contradictoires, auxquels il faut trouver néanmoins une logique. 

L'autre forme de pratiquer le droit en interprétant les termes dans leur absolu, de lire l'esprit de la loi, la portée d'une expression en dehors de ce que peut en écrire les hommes, est souvent marginal, et peut même être à de nombreuses reprises mal comprise. Pourtant, ce sont souvent ces interprétations des termes, cette projection en soi-même qui fait avancer le droit et fait bouger les lignes, et certainement que le juriste Léon Duguit en était.

Lorsque ce dernier parlait de ce que nous appelons aujourd'hui les "droits fondamentaux", il avait émis l'idée qu'ils devaient être pensés comme des droits supra-constitutionnels car, ils ne peuvent pas jouer leur existence à l'écriture d'une constitution quelle qu'elle soit. Aujourd'hui, ils sont reconnus, mais demain, et suivant les évènements, nous l'avons vu, ils peuvent être mis entre parenthèse dans des temps longs qui cherchent à se pérenniser.

En ce sens la réflexion de Duguit devrait contrairement à ce qu'elle est fait actuellement, nous intéresser car, elle nous dit que certains droits ne dépendent pas de ce que pourra en écrire les hommes, ils sont intrinsèques à leur existence même, un peu à la façon d'un Rousseau lorsqu'il déclarait que "renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme". Ne faut-il pas voir en la protection du corps et de la volonté de l'homme de décider de lui-même une forme inaliénable supérieure à tout texte et tout jugement? 

Car, nous pouvons en effet contrevenir aux droits fondamentaux par des décisions politiques d'une caste politique, mais nous pouvons aussi y contrevenir à travers un vote populaire ou un référendum. Si nos droits fondamentaux dépendent des uns comme des autres, nous sommes au final toujours avec une épée de Damoclès au dessus de notre tête sans aucune garantie de la pérennité de ses droits.

Penser des droits supra-constitutionnels va devenir une nécessité pour un monde qui entre dans une période d'instabilité profonde et où plus aucune valeur spirituelle s'impose véritablement à nous.

mardi 8 février 2022

Jeu, loisir et libéralisme

Issu d'un texte écrit en 2004, "La société de jeu" est une étude que j'ai mené quand j'étudiais au MNHN à Paris, je voulais mettre en avant cet extrait où en étudiant le jeu total, je mets à jour le fait qu'une société néo-libérale entraine vers des formes d’État totalisant ou "totalitaire". 

+ Deux vidéos en fin d'article

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Notons que la notion de jeu qui dépend souvent de la notion d’amusement a profondément changé suivant les siècles. Ainsi quand nous disons que nous sommes une époque où nous jouons le plus, nous commettons manifestement une erreur dans l’interprétation des phénomènes ludiques. Notre époque n’est pas celle où nous jouons le plus, et d’ailleurs il serait illusoire d’avoir la prétention d’établir un palmarès. La différence c’est que notre époque a établi des institutions qui sont bâties sur le mode du jeu. Seulement, là où d’autres sociétés ont des jeux pour maintenir leurs institutions, chez nous, le maintien est l’objet même de nos institutions. Ceci se manifeste entre autre dans l’obsession de la croissance, d’un surplus perpétuel.

La quantité de travail (par personne) croit avec l’évolution cependant que décroît corrélativement la quantité de loisir1, pour l’unique raison que ce loisir (jeu pour nous dans ce texte) a son principe inscrit dans notre mode d’existence.

Sans y calquer le système trifonctionnel indoeuropéen, nous pouvons remarquer qu’un monde où tout fonctionne sur le mode du jeu, obéît à ce que G. Dumézil écrit sur la troisième fonction :

Cela tient à la matière de cette fonction centrée en effet autour de la notion de prospérité matérielle des individus, des familles, des sociétés : elle a autant de facette que cette prospérité comporte d’éléments, qui, eux-mêmes, entraînent avec eux leurs conditions et leurs conséquences.2

D’où l’importance de l’économie qui apparaît comme la condition, non en dernière instance, mais préalable à l’existence du modèle libéral. Ce modèle à pour objectif de substituer à la guerre entre nation la guerre économique transnationale qui semblait une garante de paix civile. Or, les libéraux n’ont pas déplacé la guerre, ils l’ont étendue.

Nous ne sommes pas sortis des sociétés guerrières. Au lieu de se cantonner au seul champ de bataille, la guerre est devenue totale, elle concerne l’ensemble de la société. Or, qui dit guerre dit aussi administration totale, surveillance totale, État exacerbé dans cette obsession de guerre économique. Ainsi, il y a un paradoxe : là où les libéraux ont souhaité ne pas avoir de hasard et tout contrôler pour établir la paix, ils ne contrôlent plus rien dans la mesure où ils ont reproduit sur l’ensemble de la société le mode du jeu qui a pour premier principe leur propre maintien.

Pour résumer, là où les libéraux par une administration exacerbée ont voulu tout contrôler (par la procédure) et voué un monde à l’économie, ils ont bâti un monde incertain voué à une stimulation perpétuelle et destructrice. Leur maintien est leur surplus et leur croissance.

L’État contre la société”, c’est en ces termes que Bernanos3 qualifiait cette excroissance de l’administration. Il est toujours intéressant de noter que Pierre Clastre qualifiera les sociétés qui ne possédaient pas d’État de “société contre l’État”. Dans le schéma de “l’État contre la société”, les institutions soumissent à l’économie de croissance et de rentabilité, développent leurs jeux en eux-mêmes, alors que dans le système de la “société contre l’État”, les liens étant bâtis dans la collectivité et refusant l’oppression, les jeux ne sont pas dans les institutions, mais réagissent pour les maintenir.

Dans le premier cas, les jeux ont leur fin en eux même alors que dans le second cas, ils sont les moyens au maintien global du groupe. C’est ici qu’il ne faut pas se tromper et tomber dans le leurre que la société libérale aurait remplacé les coutumes qui existaient avant elles dans la mesure où les jeux et notamment ceux d’argent et de hasard (loto...) ne reproduisent pas la logique marchande, mais dépendent toujours des personnes qui les pratiquent. Nous l’évoquerons un peu plus loin, mais les jeux apparaissent aussi comme un mouvement de contestation au libéralisme en utilisant son propre vice. Les jeux stimulent et insistent à la vente, au gain et à la croissance. Or, c’est précisément ceci que cherche le libéral de façon perpétuelle. La contestation prend souvent les chemins qui ne peuvent pas être réprimé. Il ne faut pas croire que les cultures du monde entier meurent en silence. Le jeu se glisse partout et ne peut être arrêté, il prend toutes les formes. A ce titre, un parallélisme du genre : jeu violent = violent, traduit souvent l’un des parallélismes les plus erronés et des plus trompeur.>>

1Marshall Salhins, Âge de pierre, âge d’abondance, l’économie des sociétés primitives, Paris, éd. Gallimard, 1976 trad.

2Georges Dumézil, p.167, Entretien avec D. Éribon, Paris, Folio, 1987.

3Georges Bernanos, p.228, Français si vous saviez ..., Paris, Folio, 1995.


<< Voir le texte intégral : La Société de Jeu >>

 

Je joins à cet article une vidéo sur le sujet sur un "État totalisant", 




Du Global au local

Issu d'un texte écrit en 2004, La société de jeu est une étude que j'ai mené quand j'étudiais au MNHN à Paris, je voulais mettre en avant cet extrait sur la comparaison entre la Bourse et le Jeu.

<< Il se distingue un système qui part d’un schéma global pour aller vers le local, c’est-à-dire la même solution est appliquée à des situations différentes, et d’autre part, un schéma qui part du local pour aller vers le global, c’est-à-dire que c’est des différentes expériences empiriques de notre réalité et notre entourage que se déduisent des principes généraux. Dans le premier schéma, il y a une assimilation du jeu et de la réalité. Si ce schéma veut produire du jeu, il doit devenir jeu lui-même. A titre d’illustration, la Bourse, système global, ne peut obtenir un encrage local que par une traduction de ses activités sous forme de jeu. Dans ce cas, jeu et réalité ne font qu’un. Il en est donc bien autrement du second schéma où le jeu se distingue nettement du quotidien. Dans ce cas, le schéma va d’une expression locale à un constat global. Le jeu, dans ce schéma, n’a pas pour fin lui-même dans le sens où il n’a pas pour but son propre maintien, mais il doit conserver l’action, le corps, le groupe duquel il réagit. Le jeu devient ici frivole et le quotidien sérieux.

Le jeu apparaît comme le lien de l’existence sociale. Dans les deux schémas, le jeu est le lien, sauf que dans le premier il est intégré et donc devient une fin, alors que dans le second schéma, il est dissocié et apparaît comme un moyen à l’expression et au maintien du groupe social. Il en va sans dire que sont présentés ici deux schémas pour faire comprendre des différences entre deux tendances. Nous refusons par là tout modèle fixe du jeu. Il n’en reste pas moins que l’expression : “ceci n’est pas un jeu”, trahi souvent des esprits bien plus rigides que mon analyse. La structuration d’une pensée est donc bien une question vitale.

Ainsi, nous voyons que tout oppose l’économie locale à la Bourse. En ce sens, la Bourse (dont le vocabulaire évoque le jeu) est tout l’inverse des jeux de hasard. Dans les lotos, par exemple, les critères mis en avant sont la collectivité, la dépendance et la générosité. Que nous prenions le loto, inventé par Casanova, ou le Bingo Inuit, ou encore la Quine en Gironde qui demeure très différents pour un jeu fort semblable, les trois principes sont respectés (dépendance, générosité, collectivité). Dans le loto à l’époque de Casanova la curiosité et l’enthousiasme animaient les salles; pour la Bingo Inuit, les salles communales pleines à craquer, les personnes s’accroupissent même par terre et retrouvent dans un brouhaha les réflexes de leur communauté. Bien différent est la Quine de Cudos en novembre 2002 où dans la salle des fêtes adossées à un bistrot, la population joue dans un silence religieux. Là aussi dans ce dernier cas, la collectivité se retrouve.

La Bourse, c’est bien différent, elle vise dans son idéal à être autonome (inverse de la dépendance) avec une “main invisible” régule le marché en trouvant un optimal (équilibre). Cette régulation serait produite par l’égoïsme des joueurs (inverse de la générosité). De plus, elle développe un modèle individuel (inverse de la collectivité). C’est pour cette raison que la Bourse prolifère sur le mode du jeu car, le système se veut autonome. Elle utilise le modèle du jeu animé par des principes d’action collective, de dépendance et de générosité (c’est-à-dire de don et donc d’échange en déséquilibre) pour s’éprendre. Ainsi, dans un système comme la Bourse, le jeu se maintient lui-même. Le jeu a dans ce cadre pour fin lui-même.

A ce titre, le nombrilisme boursier n’a rien de local et ne peut s’exprimer que dans une démarche globale. Il est assuré que toute démarche d’économie locale qui viserait à s’appuyer sur la Bourse ira vers des désillusions futures. L’économie locale vise à ce que les hommes et les femmes ne soient plus les acteurs et les actrices d’une mise en scène théâtrale et ludique du quotidien, elle ne crée pas de distinction entre personnalité réelle et personnalité virtuelle, elle n’est pas une globalité du monde créant des individus uniformes et standards. L’économie locale exprime d’abord la diversité dans le quotidien; les hommes et les femmes étant des personnes avec des visages et des noms. L’économie locale ne produit pas une caricature théâtrale des hommes, puisque le théâtre est sur les planches joués par des comédiens et non dans le quotidien. Le jeu retrouve sa place de maintien, non de lui-même, mais du vivant parce que dans la localité, il exprime la diversité et non la globalité de quelques élites.>>

 

<< Voir le texte intégral : La Société de Jeu >>