samedi 23 octobre 2021

La vérité triomphera toujours de la force

C'est exact sur le moment de voir le mensonge l'emporter à de quoi nous désespérer. Nous pouvons avoir cette impression désagréable que rien ne change et que le malheur d'hier sera le malheur de demain. Nous pouvons le comprendre à un détail près, c'est que le mensonge s'impose toujours par la force, et la force s'épuise, se lasse, se relâche et définitivement tombe.

La vérité, à ceci de bien, qu'elle n'a pas besoin de faire d'effort, pas besoin d'inventer, de détourner les arguments, elle s'impose, malgré les rires et les moqueries.

Certes, il est facile de rire de celui qui s'insurge, qui possède encore cette dignité qui lui permet de refuser l'inacceptable, de défendre la liberté, celle qui permet de vivre. Alors, je vous entends déjà ici, mais qu'est-ce la vérité ? En a-t-il une ou plusieurs ? Et le mensonge ?

Je crois qu'il y a une grande différence entre celui qui dit une information en sachant éperdument que ce qu'il dit est faux et celui qui pense que ce qu'il dit est vrai.

Or, notre époque ce caractérise par le mensonge ériger en système de gouvernement, qu'importe si nous ne sommes pas en adéquation avec nos valeurs tant que le mensonge nous ferait gagner. C'est alors que nous nous croyons bien malin, oui « malin », le mot est lancé.

J'ai encore en souvenir les conseils de cet ami, qui tout juste s'il ne me disputait pas, pour que je me rapproche de personnes loin de mes convictions, mais qui pour lui, auraient été de véritables atout pour mon avenir. A tord ou à raison, je n'ai jamais accompli ce pas.

Car, je sais au plus profond de moi, que celui qui ne c'est pas compromis, qui a malgré les souffrances, les railleries continuées à dire une vérité, celle qu'il ne faut pas prononcer à cause de la censure, celle que l'on veut faire taire, et ai-je besoin de donner des exemples en notre époque, verra un jour la lumière, et alors que tous les moqueurs baisseront la tête, lui pourra être fier. Sauf, que ce n'est pas tant pour la fierté que la vérité doit être dite, mais c'est pour l'avenir.

Texte, je l'avoue d'inspiration pascalienne, qui ne peut que faire écho aux temps présent, c'est pourquoi, bien plus que le temps, c'est nous qui nous en allons, doucement, dans le silence de la vérité qui fait plier la force, cette force qui comme un homme est puissante jeune et faible vieille, alors que la vérité, toujours égale à elle même, n'a que faire du temps, et éclos dès les premiers rayons de soleil.

mardi 12 octobre 2021

Le tirage au sort : une idée à double tranchant

 

A force de s’être écarté du peuple, les politiques à la recherche de suffrages, vont forcément chercher « à faire peuple » et « à faire sympa », passant en revue toutes les bonnes fausses idées tant que celles-ci nous donnent l’impression qu’ils cèdent le pouvoir au peuple. 

Il en va ainsi du « tirage au sort » que je soumets à cette réflexion simple sur nos institutions et leurs mutations afin que nous ne transformions pas un absolutisme en un autre absolutisme, mais que nous cherchions l’équilibre nécessaire à toute chose.  

La nature profonde des institutions de la Ve République basée sur une différence entre le temps présidentiel et le temps législatif, basée aussi sur une distinction entre un chef de gouvernement qui dirige l’administration et un Président qui devait garantir les institutions a faussé cette base dès le moment où avec le quinquennat, le temps présidentiel et le temps législatif ont été alignés et sont devenus identiques puisqu’il n’y a plus de différence, le chef du gouvernement devient de fait le Président, et il se pose alors la question de qui peut garantir ces mêmes institutions puisque le Président est devenu « juge et partie » ?

Nous avons donc par l’expérience même changé de régime en passant d’un pouvoir d’arbitrage à un pouvoir d’exécution directe. De fait, il n’est pas abusif de dire que nous sommes déjà en une VIe République dans le sens où la nature du régime a changé.

Cette observation est fondamentale car, nous ne parlons plus de la Ve République, mais d’une « VIe sans nom », et ceci est crucial puisqu’il est important de nommer ce que l’on souhaite changer.

Sinon, nous arrivons comme c’est le cas aujourd’hui, à des quantités d’idées de réformes, souvent bien attentionnées, mais qui posent des questions de fond importantes.

Par exemple, de nombreuses réformes évoquent l’instauration d’assemblées tirées au sort, ce qui en terme de démocratie et de symbole d’égalité peut apparaître comme le mieux, et dans l’absolu pourrait avoir ma préférence, à ceci près que de telles assemblées signifient que toute personne pourrait y être appelée autant celles qui le souhaitent que celles qui ne souhaitent pas. 

La question se pose alors de savoir que se passe-t-il si des personnes refusent d’y participer car, ils refuseraient au final le fondement même du régime dans lequel ils sont ? Que se passe-t-il si un grand nombre refuse ? Faudra-t-il les contraindre ? Les inciter ? Dans ce cas-là, peut-il exister une démocratie obligatoire ? Est-ce paradoxal ? Et dans le cas contraire, comment déciderons-nous de qui gère ce système ? 

Car, nous avons déjà l’expérience des cours d’assise, et le moins que l’on peut dire, demeure que l’encadrement et la personnalité du Président de la cours est primordial. Nous savons aussi que seule une excuse de santé ou d’urgence est recevable pour s’y soustraire. 

C’est pourquoi, nous allons voir, en nous posant, et en comprenant le profond changement qui travaille notre époque, que la représentation peut avoir des atouts si elle est accessible, encadrée et contrôlée, et si elle se complète autant que c’est possible de l’expression directe de tous, sorte de gestion partagée.

Le grand évènement qui frappe notre époque n’est pas politique, il est issu d’un long processus qui s’étend sur des centaines d’années. C’est le passage du temps la « modernité » au temps du « présent ». 

lundi 11 octobre 2021

L'absolutisme et la fin de la continuité du droit

Nous vivons actuellement la fin d'une époque qui se caractérise pour un temps comme la fin de la continuité du droit. 

Celui-ci reviendra, mais forcé de constater comment dans cette période trouble le droit est malmené, les principes élémentaires des droits fondamentaux ne sont plus respectés, on peut sans autre forme de procès, nous confiner ou nous masquer, et finalement, il n'y a plus que la pression économique qui semble en capacité de protéger le citoyen lambda. 

La continuité du service public qui était un sacro-saint et qui définissait ce dernier a lui aussi volé en éclat, les écoles ferment, la continuité pédagogique est aléatoire, tant qu'aux hôpitaux leur accès a été conditionné, et l'accès à certains transports aussi. 

Pourtant, la continuité était un principe d'importance en droit, il permettait à une certaine cohérence dans le traitement de chacun, à une jurisprudence, à une forme d'égalité. 

Sauf, que maintenant, au titre d'un absolutisme de la décision politique, cette continuité est jetée en éclat et nous n'avons plus que nos yeux pour pleurer. 

Mais, ne nous y trompons pas, quelque soit l'absolutisme, c'est toujours le même mécanisme.

 Qu'il vienne en effet d'un héritier de droit divin, d'une personne seule, président ou autre, homme ou femme, qu'il vienne d'un peuple, l'absolutisme de la décision, dans sa souveraineté, peut directement malmené la continuité du droit. 

Alors, suivant les obédiences, nous serons pour tel ou tel absolutisme, mais si, simplement, c'était l'absolutisme en lui-même qui pose de sacrés questions, celles notamment d'être finalement les jouets d'une décision, comme si la liberté élémentaire de pouvoir décider de son destin dérangeait formellement. 

La paix sera certainement à ce prix, savoir concilier la continuité du droit, des principes fondamentaux de défenses et d'humanité et les décisions nécessaires, certes, mais en aucun cas irréversibles. L'absolutisme ne craint que les contre-pouvoirs, et le droit devrait en rester un.

Écrans et devoirs, Incohérence et inégalité élevées en savoir faire

 

Voilà un sujet qu'il est important en ces temps d'écologie mondaine à relever tellement il est vrai qu'il impose des incohérences manifestes. Je parle évidemment de la politique sur les écrans en lien avec l'éducation. 

D'un côté, et cette fois à juste titre, les pouvoirs publics, alertent contre l'utilisation immodérée des écrans qui ont un impact négatif sur le développement neuronal de nos jeunes. Ces derniers seraient exposés en moyen plus de 4 à 6 heures à des écrans par jour, entre les téléphones, les jeux vidéos, les films et autres émissions à la télévision. A ceci, nous pourrions rajouter tous les écrans diffusés ici et là dans les villes. Il est donc légitime que nos chers pouvoirs publics alertent sur le sujet. Nous avons même vu sur le sujet un reportage d'Arté largement regardé.

Et pourtant, l'école se dirige de plus en plus vers un enseignement numérique, c'est-à-dire rajouter des écrans aux écrans, une contradiction avec les préoccupations de santé publique.

L'incohérence est en plus financer à grand coup de budget dès les collèges par les Départements, qui s'en glorifient et se vantent d'un ordinateur par élève et de la mise en place d'un logiciel « pronote » qui tient par une laisse numérique chaque élève. 

L'école ne se termine plus. Elle est présente à chaque minute dans le quotidien de l'élève, à un point tel qu'il n'est pas rare de voir des élèves abandonner leur sport extra-scolaire pour réussir à faire toutes les tâches qui leurs sont demandées. Ceci peut aller jusqu'à rajouter des devoirs le soir à « l'improvisade » via Internet et le fameux logiciel. Des enfants qui commencent leur journée à 8h et souvent la termine à 17h, dont les cartables sont souvent aussi volumineux qu'eux-mêmes, se retrouvent le soir avec d'autres devoirs tout aussi volumineux. 

Sans compter bien évidemment, qu'en cette période d'économie d'énergie, cette politique du tout informatique est une aberration. 

Sans compter, que face aux pénuries de matière première, nous entrons dans une logique sclérosante et handicapante pour l'apprentissage scolaire. 

La politique du tout informatique et des devoirs systématiques du soir demeurent une élévation des inégalités criantes. 

D'abord, celle de l'argent, il y a ceux qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas, ceux dont l'enfant a son propre ordinateur et ceux qui ne doivent compter que sur l'ordinateur familial, et ceux qui n'en ont pas bien évidemment. Mais, l'inégalité ne s'arrête pas là, puisque qui dit devoirs, dit possibilité de les faire. 

Là aussi, il y aura les élèves qui peuvent être aidés et les autres, tous les autres, ceux qui auront les moyens de payer des soutiens scolaires, et ceux qui abandonneront, il y a aussi ceux qui craquent, qui font le burn out ; mais, dont nous n'avons pas le droit de parler. 

Il est temps de couper avec ces évolutions de l'éducation pour enfin se donner les moyens d'avoir à nouveau la liberté et l'égalité comme idéal, enfin si, je l'espère, nous ne les avons pas oubliés.