jeudi 25 mai 2023

Une société de l'écrit qui apprend son droit par « oui-dire »

Un détail diront certains, mais comme l'affirme le proverbe « le diable se cache dans les détail», mais avez-vous remarqué que très peu de monde ont appris leur droit en les lisant. La grande majorité de nos concitoyens apprennent leurs droits, qui sont pourtant écrits, via des articles de presses, surtout de la presse « orale » radio ou télévision, des commentateurs, animateurs, journalistes et autres interprètes du droit.

Souvent lorsque nous demandons comment nous connaissons tel aspect de nos droits, la réponse se résume à "on me la dit"...comme si cette connaissance flottait dans les airs. 

Ce rapport entre « l'écrit », la « vulgarisation »  et « l'oral » est assez notable et peu même être dans certaines situations très cocasses.

Nous n'allons pas revenir bien évidemment sur les deux années de l'Urgence sanitaire 2020-2022, mais c'était une période où la parole des gouvernants avait pris le pas sur le texte écrit, la « loi » comme on dit : Celle-ci devenait même gênante pour lutter contre un phénomène qualifié « d'exceptionnel »

Au-delà de ces années, le texte fondateur n'étant que peu lu, il devient important d'y revenir pour s'en faire une idée, revenir à ce qui est écrit pour en parler en connaissance de cause.

Cet objectif, cette exigence devrais-je dire, doit nous aider à forger nos connaissances et nos opinions ce qui est un moindre mal dans un régime qui se veut « démocratique ».

C'est dans cette voie que « Contre Arguments » se dirige, comprendre les « arguments » développés et écrits, apprendre de ces derniers et forger des analyses et des arguments contraires pour avancer dans la connaissance.

Revenir au texte pour mieux en parler !


samedi 6 mai 2023

La France face au mouvement pendulaire de son destin

Avec l'histoire de la réforme des retraites et les décisions amplement discutées de son adoption qui va de l'utilisation du 49.3, qui permet de faire passer une loi sans vote, à l'avis du Conseil Constitutionnel dont bien des aspects de cette validation font encore débat, interroge, au regard des contestations populaires qui ne se calment pas de la fondation de nos institutions.

Pourtant, tout le monde, dirigeants comme opposants y font références. 

Il faut pourtant rappeler que la Ve République est née durant une période très particulière de notre histoire, avec le retour du Général de Gaulle en pleine guerre d'Algérie et où l'instabilité parlementaire n'arrivait pas à arrêter la spirale de la violence. 

A l'époque, bien des analystes pensaient que la société pouvait basculer dans une guerre civile. Il n'en sera rien, et naîtra au contraire la Ve République.

A qui on dit « oui » exactement les français ? A la Constitution? au Général de Gaulle? Ou à la paix? 

Se revendiquer de ce vote aujourd'hui pour asseoir notre système est faire l'impasse sur l'histoire.

Car, la France connaît un mouvement pendulaire du pouvoir, comme un signe généalogique qui revient sans cesse et dont personne n'arrive à se défaire, elle oscille entre un pouvoir fortement centralisé dans les mains d'un Roi ou d'un Président et le pouvoir tout aussi centralisé d'un Parlement.

Lorsque nous apprenons dans un sondage ressent qu'entre 60 à 65% des français souhaitent que le Parlement ait plus de pouvoir, nous nous disons que nos vieux fantômes nous pourchassent.

Il est malheureusement possible de prévoir la suite. 

La Ve République fera peut-être sa révérence; et peut-être qu'elle a déjà faite en 2000 avec l'adoption du quinquennat. 

Une VIe verra le jour, sans nul doute avec un pouvoir parlementaire plus développé. 

Elle n'en sera pas moins centralisatrice car contrairement à ce que nous pensons les collectivités sont avant tout le relais de la politique de l’État.

Nous passerons certainement d'un centralisme d'une personne à un centralisme parlementaire, sans savoir si c'est mieux, ce sera par contre plus animé avec le jeu des alliances et des disputes. 

Et le peuple dans tout cette affaire ? 

Là est la question.

Est-il alors venu le jour de dépasser ce mouvement pendulaire qui oscille entre deux centralismes incessants et qui ne laissent que trop peu d'espace de liberté au peuple et de faire preuve d'imagination....pour une VIIe République:)