lundi 31 juillet 2023

Maître Julien l'Hippopotame « un personnage aux potentiels multiples »

J'ai créé Maître Julien l’Hippopotame au cours de mes études de droits et notamment lors de mon passage en cabinet d'avocat, j'étais alors animé par l'image de l'avocat du XIXe plaidant et pouvant s'élever contre toutes formes d'injustice.

L'image de Léon Gambetta m'animait profondément car pour moi, à l'époque, l'avocat était celui qui parle, qui défend qui protège.... bien loin il est vrai de ce qu'est la profession aujourd'hui, et c'est ce décalage qui donne tout son charme à cet hippopotame, il permet ainsi d'aborder tous les sujets sensibles sans trop de graviter, y apporter une autre vision qui pousse à la défense, à la probité et la grandeur d'âme.

Qu'il prenne la parole pour une victime ou un accusé, c'est toujours l'occasion pour lui de nous parler à nous directement. 

Les histoires, tantôt sérieuses, tantôt loufoques, sont toujours l'occasion de mettre en avant les talents de Maître Julien l'Hippopotame.


Mon regret est qu'il n'ait pas trouver un moyen d'être diffusé à plus grande échelle car son potentiel est multiple.

J'ai toujours pensé, à tort peut-être, qu'il aurait pu être utile à des "causes" sociales ou humanitaires, pour diffuser des messages sans se renier lui-même dans le sens où il diffuse déjà des messages.

L'humour y est aussi très présent quand je le tourne bien évidemment en dérision ou quand lui aussi dans un style feutré se moque de son adversaire, tourne cette fois en dérision l'argument de son opposé.

Mais, au fil des histoires, nous nous apercevons que les oppositions n'en sont pas réellement, que bien des adversaires viendront le chercher pour être défendu, rendant un monde complexe où rien n'est tout blanc ou tout noir, chacun vivant avec ses fantômes et ses turpitudes.

Il y a donc un côté bon enfant...dont j'espère un jour pouvoir le diffuser à un plus grand nombre. 


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vendredi 28 juillet 2023

Préliminaires d'une métamorphose

 


J'ai voulu écrire cet ouvrage pour illustrer ma thématique sur "les trajectoires collectives" et la possibilité collectivement de les maîtriser et pour démontrer comment nous vivons un moment charnière du passage d'une mythologie fondatrice à une autre. Comme je dis un "mythe ne se critique pas, il se remplace"...
 
Voilà mon ouvrage "Préliminaire d'une métamorphose" pour lequel je cherchais un éditeur 
 

Télécharger Préliminaire d'une métamorphose

 

Présentation : 

<< La principale caractéristique de notre civilisation est le fait de posséder le même « bien » pour définir et déterminer la richesse et permettre l’échange des choses élémentaires dont une personne ou un groupe a besoin pour vivre. L’économie occidentale capitaliste a donné naissance, à partir de cette confusion, à une mythologie, c’est-à-dire des histoires (ou des maximes) sur lesquelles nous organisons notre société. Sauf, que ces mythes fondateurs de l’économie occidentale capitaliste rencontrent aujourd’hui la limite matérielle de notre Monde à un point tel que tout ralentissement ou toute récession pourrait entamer les revenus de millions de personnes. Dans cet ordre d’idée, ce n’est plus tant la question de l’influence ou pas de la monnaie sur la réalité qui serait d’actualité, mais bien l’inverse celle de l’influence de la réalité matérielle sur la monnaie, et donc l’équilibre générale de nos économies. « Il est donc nécessaire de se demander s’il est possible d’imaginer un système où la production de richesses et la distribution d’un « bien d’échange » soient disjoints pour l’acquisition des choses élémentaires >>

 

 

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La paix n'est-elle qu'une illusion ?

Il existe des écoles supérieures de guerre, des écoles de guerre économique, il existe des institutions pour apprendre ce que nous appelons, peut-être improprement, « l 'art de la guerre », et dans ces objectifs se sont des milliards qui y sont consacrés, mais existe-t-il une école de la paix ?

La raison en est malheureusement très simple, c'est que les puissances étatiques sont nées de la guerre, c'est d'elles qu'ils justifient leur autorité, mais leur naissance doit-elle pour autant conditionner leur devenir, leur projection dans leur futur ? Ce n'est pas parce que nous serions nés de parents violents que nous devrions être violent. Qu'est-ce qui pousse les puissances étatiques à vouloir poursuivre leur origine ?

Oui, je sais lorsque nous traitons de la paix, il y a beaucoup de questions et très peu de réponses, parce que les réponses devraient être écrits par ceux-la mêmes qui s'efforcent à vouloir faire la guerre ou se préparer à la guerre, c'est la même chose.

Car, vouloir la paix demande déjà de faire des actes de paix et donc par conséquent de développer une économie de paix, c'est-à-dire une économie qui laisse la possibilité aux habitants d'exploiter leur territoire, d'y faire le commerce et de le façonner à leur image.

La paix appelle à un monde décentré qui lutterait contre toute forme de centralisme ou de concentration de pouvoir.

La paix appelle à créer un espace où le mot "avenir" aura à nouveau du sens.

Alors la paix est-elle une illusion ? Si elle reste un discours, certainement; s'il est décidé, par contre, de développer des actes de paix et une économie de paix, le possible deviendra alors une réalité. 

 

lundi 17 juillet 2023

Le paradoxe de la paupérisation

C'est peut-être la un fait paradoxal mais le cycle de paupérisation que commence à connaître la France va entraîner autant la perte de richesse d'une partie importante de la population que l'enrichissement et la concentration du capital dans une petite partie de cette même population.

Il y a d'abord une illusion : celle du salaire.

Il est vrai que tant que nous touchons notre salaire pour ceux qui ont un emploi, nous avons l'impression que tout va bien, que l'économie se porte bien.

Il faut pourtant dépasser cette première vue car dans tous les pays, comme la Grèce, qui ont eu de fortes difficultés financières jusqu'au déclenchement de la crise, du clash, les salariés et fonctionnaires recevaient leurs salaires.

Plusieurs indices devraient nous alerter.

D'abord, que la sphère publique a de moins en moins de capacité financière. Le premier indice est les retards de paiement, voire même dans certains cas les impayés, des prestations des entreprises et artisans à l'espace public (État comme collectivité territoriale).

A chaque fois est plaidé l'erreur technique, la faute du logiciel informatique, sans remettre en cause leur explication, ces faits ont tendance à se multiplier à un point tel qu'ils découragent bien des artisans à travailler pour la sphère publique.

L'autre fait qui devrait nous alerter, ce sont les multiples appels à faire des économies par l’État et notamment via les décisions gouvernementales, mais aussi les rapports soit de la cours des comptes qui les demandent, les instances européennes qui le souhaitent ou même le défenseur des droits qui les constatent.

Dernier phénomène qui devrait nous alerter est le fait que les populations en difficulté qui réclament leurs droits sont pointés du doigt. Nous parlons pourtant de « droits » et pourtant le fait de recevoir ses droits est de plus en plus dénoncé et décrit comme une « anomalie », émettant un sentiment de « honte » à demander ses droits. Ce phénomène est un indicateur profond du début d'un cycle de paupérisation.

Je sais, il est difficile de croire que la France entre dans un cycle accéléré de paupérisation qui entraîne forcément ses paradoxes : celui que l'argent circule de plus en plus mal entre les différentes sphères de la société. Le « Bien d'échange » (argent) indispensable pour accéder à un logement, à alimentation, à la santé se fait de plus en plus rare pour une partie significative de la population, y compris travailleuse.

Il faudra sans nul doute avouer que la France n'a plus les moyens de sa politique si nous voulons nous donner une change de faire en sorte que chacun est un revenu, appelant forcément à une profonde réforme de notre économie ... 



dimanche 9 juillet 2023

Quand Bernanos écrivait sur la relation entre "l'ordre" et "la liberté"....


C'est dans son texte "La France contre les robots" (1944) que provient cet extrait, issu du chapitre II, Georges Bernanos y évoque la progression de l'idée "d'ordre" sur celle de la "liberté". Dans cet ouvrages, il n'hésite pas à déstabiliser les logiques couramment admises, il y confronte la "démocratie" face à la "liberté", la "Patrie" face à "l’État", une justesse des "privilèges" pour protéger "l'égalité"... paradoxe et origine de notre liberté trop vite oublié, qui nous fait perdre le sens des valeurs et la raison de vivre... 

le sens de l'engagement : 

"Oui, cher lecteur, je crains que vous ne vous imaginiez pas la Liberté comme de grandes orgues, qu’elle ne soit déjà pour vous qu’un mot grandiose, tel que ceux de Vie, de Mort, de Morale, ce palais désert où vous n’entrez que par hasard, et dont vous sortez bien vite, parce qu’il retentit de vos pas solitaires. Lorsqu’on prononce devant vous le mot d’ordre, vous savez tout de suite ce que c’est, vous vous représentez un contrôleur, un policier, une file de gens auxquels le règlement impose de se tenir bien sagement les uns derrière les autres, en attendant que le même règlement les entasse pêle-mêle cinq minutes plus tard dans un restaurant à la cuisine assassine, dans un vieil autobus sans vitres ou dans un wagon sale et puant. Si vous êtes sincère, vous avouerez peut-être même que le mot de liberté vous suggère vaguement l’idée du désordre – la cohue, la bagarre, les prix montant d’heure en heure chez l’épicier, le boucher, le cultivateur stockant son maïs, les tonnes de poissons jetées à la mer pour maintenir les prix. Ou peut-être ne vous suggérerait-il rien du tout, qu’un vide à remplir – comme celui, par exemple, de l’espace… Tel est le résultat de la propagande incessante faite depuis tant d’années par tout ce qui dans le monde se trouve intéressé à la formation en série d’une humanité docile, de plus en plus docile, à mesure que l’organisation économique, les concurrences et les guerres exigent une réglementation plus minutieuse. Ce que vos ancêtres appelaient des libertés, vous l’appelez déjà des désordres, des fantaisies. « Pas de fantaisies ! disent les gens d’affaires et les fonctionnaires également soucieux d’aller vite, le règlement est le règlement, nous n’avons pas de temps à perdre pour des originaux qui prétendent ne pas faire comme tout le monde… » Cela va vite, en effet, cher lecteur, cela va très vite. J’ai vécu à une époque où la formalité du passeport semblait abolie à jamais. N’importe quel honnête homme, pour se rendre d’Europe en Amérique, n’avait que la peine d’aller payer son passage à la Compagnie transatlantique. Il pouvait faire le tour du monde avec une simple carte de visite dans son portefeuille. Les philosophes du XVIIIe siècle protestaient avec indignation contre l’impôt sur le sel – la gabelle – qui leur paraissait immoral, le sel étant un don de la Nature au genre humain. Il y a vingt ans, le petit bourgeois français refusait de laisser prendre ses empreintes digitales, formalité jusqu’alors réservée aux forçats. Oh ! oui, je sais, vous vous dites que ce sont là des bagatelles. Mais en protestant contre ces bagatelles le petit bourgeois engageait sans le savoir un héritage immense, toute une civilisation dont l’évanouissement progressif a passé presque inaperçu, parce que l’État Moderne, le Moloch Technique, en posant solidement les bases de sa future tyrannie, restait fidèle à l’ancien vocabulaire libéral, couvrait ou justifiait du vocabulaire libéral ses innombrables usurpations. Au petit bourgeois français refusant de laisser prendre ses empreintes digitales, l’intellectuel de profession, le parasite intellectuel, toujours complice du pouvoir, même quand il paraît le combattre, ripostait avec dédain que ce préjugé contre la Science risquait de mettre obstacle à une admirable réforme des méthodes d’identification, qu’on ne pouvait sacrifier le Progrès à la crainte ridicule de se salir les doigts. Erreur profonde ! Ce n’était pas ses doigts que le petit bourgeois français, l’immortel La Brige de Courteline, craignait de salir, c’était sa dignité, c’était son âme. Oh ! peut-être ne s’en doutait-il pas, ou ne s’en doutait-il qu’à demi, peut-être sa révolte était-elle beaucoup moins celle de la prévoyance que celle de l’instinct. N’importe ! On avait beau lui dire : « Que risquez-vous ? Que vous importe d’être instantanément reconnu, grâce au moyen le plus simple et le plus infaillible ? Le criminel seul trouve avantage à se cacher… » Il reconnaissait bien que le raisonnement n’était pas sans valeur, mais il ne se sentait pas convaincu. En ce temps-là, le procédé de M. Bertillon n’était en effet redoutable qu’au criminel, et il en est de même encore maintenant. C’est le mot de criminel dont le sens s’est prodigieusement élargi, jusqu’à désigner tout citoyen peu favorable au Régime, au Système, au Parti, ou à l’homme qui les incarne. Le petit bourgeois français n’avait certainement pas assez d’imagination pour se représenter un monde comme le nôtre si différent du sien, un monde où à chaque carrefour la Police d’État guetterait les suspects, filtrerait les passants, ferait du moindre portier d’hôtel, responsable de ses fiches, son auxiliaire bénévole et public. Mais tout en se félicitant de voir la Justice tirer parti, contre les récidivistes, de la nouvelle méthode, il pressentait qu’une arme si perfectionnée, aux mains de l’État, ne resterait pas longtemps inoffensive pour les simples citoyens. C’était sa dignité qu’il croyait seulement défendre, et il défendait avec elle nos sécurités et nos vies. Depuis vingt ans, combien de millions d’hommes, en Russie, en Italie, en Allemagne, en Espagne, ont été ainsi, grâce aux empreintes digitales, mis dans l’impossibilité non pas seulement de nuire aux Tyrans, mais de s’en cacher ou de les fuir ? Et ce système ingénieux a encore détruit quelque chose de plus précieux que des millions de vies humaines. L’idée qu’un citoyen, qui n’a jamais eu affaire à la Justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui il lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d’un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l’esprit de personne. Le jour n’est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d’ouvrir notre portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l’État jugera plus pratique, afin d’épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer, à la joue ou à la fesse, comme le bétail ? L’épuration des Mal-Pensants, si chère aux régimes totalitaires, en serait grandement facilitée."

 

Sur un sujet proche, mes vidéos sur la dématérialisation :