Ressources naturelles

Mes recherches sur les trajectoires collectives m'ont souvent entrainé sur les rives de l'écologie, il me semble donc important d'en consacrer une page:

 

Méthodologie

Nous vous invitons à comprendre cette nouvelle démarche envers l'étude des ressources naturelles qui vise à sortir des modèles et revenir à une connaissance sensible et usagère du savoir, aller au fondement de l "économie", c'est-à-dire gérer la maison commune, se concentrer sur le faire et la réalisation pour mieux appréhender notre monde, gérer notre Terre ici et maintenant :) 

 

Sortir des modèles

Vous avez peut-être entendu parler d’Hottelling, Krautkraemer, Hartwick… ou même encore de la théorie de l’offre et la demande, de l’équilibre général, ou de celui d’optimum de Pareto, du modèle de Pigou ou encore de sa critique par Coase, ou encore la théorie du capital naturel….. 

Toutes ces théories, bien que loin des personnes quotidiennes, sans le savoir, agissent directement dans leur quotidien car elles influencent les décisions politiques, les orientations admiratives, elles impliquent des logiques qui ne sont que peu remises en question…

Notre démarche a précisément pour enjeu de sortir de tous ces modèles souvent remis en cause par la réalité vécues, souvent plus complexe, plus riche aussi et ayant bien plus de sensibilité à passer.

Sortir des modèles est devenue une nécessité car le monde dans lequel nous entrons ne correspond plus à la modernité passée, nous entrons en effet dans une nouvelle époque qui a besoin de construire ses bases et ses repères, qui lui demande d’abandonner un certain nombre d’habitudes pour en acquérir d’autres.

Il est nous semble-t-il important d’objectiver cette sortie des modèles pour donner la place aux personnes, habitants, citoyens concrets, qu’ils viennent construire eux-mêmes leurs savoirs dans leurs échanges et leurs témoignages.

Les systèmes doivent naître du vécu et fertiliser notre imaginaire.

L’homme a besoin d’imaginer son futur et pour se faire d’arrêter de courir après des chimères pour revenir à la réalité des possibilités que lui donne la Terre, cette Terre qu’il doit gérer, partager et transmettre.

Local et culturel

Certainement le plus grand bouleversement que nous connaissons pour des sociétés fortement centralisées, celle qui voit la nécessité de notre société de devoir rompre avec le centralisme pour aller vers un mode local. 

Un mode local ne doit surtout pas être confondu avec les collectivités locales car, le centralisme est avant tout un mode de gestion, il peut être en action à tous les niveaux de l’administration.

La raison en est simple, le centralisme est un mode de gestion qui met de côté la parole des citoyens contrairement à un mode de gestion local où la parole des usagers, citoyens, habitants est devenue première.

Dans notre démarche, l’évocation de la localité ne s’arrête pas à la connaissance des traditions, elle va au contraire dans le sens de ce « localisme » essentiel à l’expression des savoirs, à leur partage et le fait qu’ils soient vivant.

C’est un programme passionnant, celui de faire vivre la parole des personnes qui compose un territoire et lui donne son visage à travers leurs prises de position, leurs échanges et leurs relations. 

L’anthropologie, au cœur de cette maison, nous apprend bien évidemment à comprendre la tradition, elle nous aide aussi à accompagner notre présent et l’expression des populations.

De fait, la méthode locale peut s’attacher à tous les territoires.

 Une parole libérée d’une population est une chance qui construit les territoires, nous en donnerons de nombreux exemples.


Notre démarche trouve tout son sens dans celui de mieux comprendre ces phénomènes directement par les personnes de terrain et ...

 

 ... de pouvoir ainsi nous y adapter sans tomber dans le piège des idées modélisées et préconçues.

 

 
Les ressources naturelles en général

La première des ressources naturelles est incontestablement l’eau douce et potable, et rien qu’autour de cette ressource, toutes les questions de nos économies et nos sociétés se posent sur leur orientation et leur devenir.

L’eau est une question fondamentale et concrète de la plus haute importance car sans elle, il n’y a rien.

 

Or, aujourd’hui, c’est bien ce « rien » auquel nous devons faire face, le risque que nos modes intensifs d’exploitation, rendus inévitables par nos orientations économiques, plongent notre monde dans la rareté, voire même les pénuries.


Les ressources naturelles sont multiples, renouvelables pour certaines (bois, biomasse,…) ; non renouvelables pour d’autres (pétrole…) enfin non-renouvelables à une échelle de temps humain car, mêmes les énergies renouvelables peuvent être épuisables.

 

Ces ressources sont minérales, énergétiques, sédimentaires, matérielles comme immatérielles, elles sont indispensables à notre évolution, à notre quotidien, à nos économies et nous devons apprendre à les gérer, à les comprendre, à les partager pour que tout le monde puisse en avoir, riches comme pauvres, mais ce fait va nous demander de véritablement changer. 

 

Nous ne pouvons plus ignorer les phénomènes tant d’épuisement que de pollution, tout acte a des conséquences qu’il nous faut aborder sous un nouveau jour.

 

Il n’est pas simplement question d’une mutation technologique ou d’une simple transition dans le sens où il y a le risque de revenir à l’idée sociologique connue de « changer pour conserver », changer les apparences pour garder les structures sociales ; non : il est question de mutation, de changements profonds, de véritablement faire autrement et donc de nous demander de savoir : qu’est-ce que nous lâchons d’une main et qu’est-ce que nous attrapons de l’autre ?

 

Revenir à l’étude sensible des matières, à l’histoire économique, des techniques, des savoirs, remettre la personne au cœur de la connaissance est indispensable pour mesurer le chemin à parcourir et la société à construire.

 

Ce retour au savoir sensible se réalise à travers les savoirs locaux du monde entier, savoirs qui s’échangent, se partagent et progressent ensemble.

 

Nous pouvons le faire et pour le faire, il nous faudra ouvrir les yeux. 

 

Nous sommes donc appelés à nous interroger et à agir autrement. 

L'eau

La planète Terre dite aussi la planète bleu à cause de ses étendues d'eau qui recouvrent notre globe, les ¾ de sa surface et pourtant, l'eau manque, l'eau douce et potable, et des pays très puissants, comme les États-Unis, pourraient manquer d'eau

 Réel manque ou simple discours d'opportunité commerciale ?

Ce qui est certain est que celle que l'on nomme l'or bleu est au cœur de notre avenir et notre développement, nous rentrons avec l'eau dans le cœur de la gestion des ressources naturelles où les discours de glorification personnels devraient laisser la place à la vérité pour que le futur de cette ressource redevienne l'avis de tous.

L'eau nous invite à penser notre société dans sa totalité, notre façon de vivre, notre agriculture, notre développement. 

Le respect des cycles à sa régénérescence est un impératif que nous devrions comprendre car il y a deux aspects que nous ne devons pas mélanger, la symbolique de l'eau et les discours qu'elle génère, et la réalité physique.

L'utilisation de l'eau entre de fait dans la hiérarchie sociale et revenir à la connaissance sensible et directe doit justement permettre la responsabilité dans son utilisation par tous sans distinction.

L'eau douce n'est pas qu'un bien rare, c'est aussi un bien qui se raréfie et qui coûte de plus en plus cher à sa distribution. La question de sa gratuité se pose donc, que paie-t-on vraiment dans l'eau que nous buvons ? Une marque ? Un produit ? A qui appartient véritablement l'eau ? Est-ce un bien comme tous les autres biens ?

Bien des questions auxquelles La Maison des Ressources Naturelles et des Savoirs Locaux apportera des réponses au fil de ses interventions.

Les transports

J'entends déjà la critique : le transport n'est pas une ressource naturelle, il en va s'en dire. Sauf, que sans le transport, il est impossible d'exploiter la quasi totalité des ressources naturelles et d'autant plus que le transport est aussi le premier secteur de consommation de ces ressources. 

Le transport ne s'arrête par aux camions, trains et cargos maritime et aérien, il peut aussi être sous forme de pipelines. Il est donc important d'aborder ce sujet déterminant pour notre futur et celui de nombreuses ressources.

Face à la pollution que génère le transport, c'est bien une réflexion sur l'ensemble de la société qui se pose, notre façon d'occuper l'espace, de gérer les ressources humaines, d'inviter les personnes à parcourir des kilomètres pour aller travailler et gagner de quoi vivre. Le transport c'est tout cela en même temps : enfants qui vont à l'école et se demander en quoi il devrait payer un transport pour aller dans un lieu qui leur est devenu « obligatoire » ? L'obligation n'entraîne-t-elle pas la gratuité ?

D'ailleurs le coût et l'impact des transports des personnes comme des biens et des services posent forcément question, et le passage progressif mais certains vers l'électrification de l'ensemble des modes de déplacement demande une pose sur cette production électrique, est-elle plus respectueuse de notre terre ? 

Le transport c'est l'activité économique, plus il y en a plus l'activité est haute, les hommes et les femmes se déplacent principalement pour travailler. 

Un ralentissement nécessaire des transports pose de fait le niveau de développement et de fait la question du revenu, de sa production et de sa répartition, l'argent-dette est-il véritable un bon système ? Sortir de l'argent-dette demande forcément une autre façon d'acquérir ce bien d'échange ?

La question des transport questionne notre société et se révèle être dépendante de d'autres critères qui pourraient à première vue être loin de son expression.

Cette approche de la question des ressources naturelles nous invite précisément à cela, aborder ces questions sans tabou, directement dans une connaissance sensible avec les habitants où tout le monde est digne de s'exprimer. 

Minerais, matériaux et énergie

Il y a un lien direct entre les minerais, les matériaux et l’énergie. Ces trois thématiques sont mêmes au cœur de la « transition énergétique » et bien des questions se posent sur la possibilité ou non de pouvoir la réaliser.

Plutôt que de nous concentrer sur des modèles qui cherchent à nous pousser envers et contre tout à un sens type de changement comme s’il n’existait qu’une seule forme de transition et modification de nos sociétés, nous préférons développer une connaissance sensible des minerais et des matériaux dans leur usage concret, leur prix, leur réserve, la possibilité de les acquérir, comment on les acquière, à quel prix financier, mais aussi humain.

Revenir à la réalité des faits, de l’histoire, nous paraît bien plus formateur et apporte bien plus d’informations pour imaginer comment gérer notre monde demain.

Il ne faut éluder aucun sujet sur la matérialité de nos sociétés et le fait que la transition demeure un gros consommateur de minerais et de matériaux, et que pour extraire ces minerais nous devons consommer de plus en plus d’énergie.

L’énergie demeure au cœur de notre modèle et demande, comme avec la monnaie, les ressources, les savoirs, à être interrogée pour comprendre où nous allons.

C’est parce que nous pouvons mesure une certaine limite à la conscience pour agir, que nous devons directement nous confronter au fait, seule source de l’action.

Revenir à la connaissance sensible et directe, par l’exemple et l’évocation de tous ces matériaux, ces minerais et ces énergies qui nous entourent.

Exemple : le cuivre

Le cuivre, noté CU, est certainement l'un des métaux les plus importants de nos sociétés et certainement aussi l'un des plus discrets à un point tel que personne ne peut imaginer qu'il puisse être en pénurie, et pourtant cette idée est loin d'être saugrenue.

Le cuivre entre dans notre quotidien avec l'âge du Bronze, il y a plus de 2500 ans et depuis il ne nous quitte plus. Il faut dire qu'il est un métal qui se comporte très bien dans les alliages en donnant le laiton associé au zinc, le cupronickel avec du nickel et bien évidemment du bronze avec de l'étain; c'est aussi un métal qui conduit très bien la chaleur d'où son utilisation dans les contenants de cuisson de cuisine; et enfin il se révèle être un parfait conducteur électrique, voire même dans bien des cas irremplaçables.

Si vers 1900, nous avions besoin que de quelques milliers de tonnes de cuivre pour satisfaire la production mondiale, il en faudra presque 30 millions de tonnes par an pour satisfaire la demande mondiale, d'où le fait que les marchés soient très tendus et que la production peine, malgré de nouveaux sites d'extraction, à suivre la hausse.

Car le cuivre, il y en a à peu près dans tout ce que nous consommons au quotidien, quelques exemples non exhaustifs :  

- dans certaines pièces de monnaie en alliage

- dans les transports, les véhicules électriques qui ont besoin de 4 fois plus de cuivre qu'un véhicule à hydrocarbure

- les hélices, l'éolien

- tout le secteur électrique, électronique, les télécommunications, les microprocesseurs, les téléphones, les batteries, les files électriques

-les ustensiles de cuisine et les objets de décoration

- les radiateurs, les micro-ondes, les ordinateurs, les circuits imprimés et intégrés

- Couverture de toiture

- dans certaines peintures, dans le traitement de maladie dans l'agriculture

- dans de nombreux alliages : laiton, bronze...

Son utilisation est tout simplement considérable, ce qui en fait le troisième métal le plus utilisé après le Fer et l’Aluminium.

Et pour le produire, il faut aller le chercher dans des mines qui d'ailleurs ne produisent pas exclusivement du cuivre, et pour se faire l'utilisation de l'eau est assez intensive et l'impact sur l'environnement n'est pas négligeable, ni sur les populations locales.

Les plus gros producteurs sont l'Amérique du Sud avec le Chili et le Pérou, et un peu au Mexique, vient alors ailleurs dans le monde la Chine, les États-Unis, la République démocratique du Congo, l'Australie, la Zambie, la Russie, le Kazakhstan ou encore l'Indonésie.

Celui que nous appelons le "métal rouge" se révèle être indispensable pour l'avenir de la transition énergétique, vers ce tout électrique qui se profile pour nos sociétés. Les réserves seraient selon les scenarii de 25 à 65 ans et après ? Aurions-nous envie de dire !?

La transformation que nous entamons du tout électrique et du tout dématérialisé interroge notre avenir qui est avec la forte demande en cuivre sur sa durabilité?

Cette question est devant nous lorsque nous revenons à la connaissance sensible et directe en répondant où, quand, comment.... certains avancent que 30% de la production mondiale est dû au recyclage... signifiant que les 30 millions de tonnes produit ne seraient à terme insuffisant. 

Des pénuries commencent à faire jour, les marchés sont tendus.... La Maison des Ressources Naturelles et des Savoirs Locaux est donc dans son rôle en nous demandons : jusqu'à quand?

Les ressources alimentaires

Entre nécessité, savoir et tradition, les ressources alimentaires interrogent nos territoires dans leur identité et leur avenir.

Bien des productions issues de la nature sont devenues la marque d’une région, bien de ces productions se sont ensuite délocalisées voulant conserver l’image positive et perdant la réalité du produit.

Le phénomène de la pénurie vient réinterroger l’ensemble du schéma de production, et aussi l’implication de chacun tant dans ces choix que dans l’offre.

Bien plus que d’un équilibre, c’est d’une réalité quotidienne dont nous parlons où tout le monde à sa place.

L’alimentation, bien évidemment, nous parle de terroirs et de gastronomie, et nous pensons qu’à travers ce savoir, ce sont aussi nos terres que nous faisons vivre et la possibilité à ces habitants de la travailler, de la posséder et de la partager.

L’évocation des ressources alimentaires met au cœur la notion d’échange et de peuple, de personnes concrètes qui ont les moyens, la possibilité ou à qui il a été donné les moyens de faire vivre un territoire.

Monnaie et économie

Le lien avec les ressources naturelles est multiple, d’abord dans le coût de leur extraction et leur exploitation, il y a une rentabilité à l’exploitation d’une matière.

En dehors de ce coût, la monnaie est comme nous le disions l’identité d’un territoire, c’est-à-dire qu’elle exprime l’unité de celui-ci. 

Bien évidemment, les monnaies peuvent être supranationales, nationales, locales, être la monnaie de référence ou celle qui vient en complément, elles évoquent d’abord un équilibre réel de notre appartenance à une localité.

Loin d’être neutre, vous l’avez compris, l’argent est un point essentiel non seulement dans les moyens d’exploitation d’une ressource, mais aussi comme vecteur de la stabilité d’un territoire. 

A travers l’histoire, et les peuples, les formes, l’usage, l’omniprésence, les besoins, la production de monnaies furent multiples, d’un coquillage au billet vert, de la création ex nihilo à la création citoyenne.

Dans toutes les situations, la monnaie nous invite à nous interroger sur nos économies, nous-mêmes et le sens de notre monde.

Voir la recherche en Anthropologie sur cette question.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :

 



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(Il existe une version papier sous mon nom d'illustrateur Pierre-et-Julien,
à l'époque je pensais l'utiliser aussi pour les études politiques)
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 Conférence  :
L'économie Intégrée, la nature au centre
d'un nouveau paradigme de développement

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