vendredi 4 novembre 2022

L'économie locale se présente comme une contre-révolution humaine à la révolution financière des années 80'

Pendant de nombreuses années, l'économie locale a été regardée comme une bizarrerie marginale qui doit obéir aux flux de la grande économie, or face au débat sur l'énergie et l'économie monétaire, elle pourrait devenir le recours et l'avenir pour des territoires voués à eux-mêmes.

J'entends déjà les débats actuels et à la mode sur la nécessaire réindustrialisation, discours bien plus politiques que réalistes dans le schéma économique mondial et chaque jour nous le rappelle malheureusement. On nous évoque des exemples qui ne sont au final que les arbres d'une forêt de désastres. C'est aussi parce que cette crise énergétique qui va être mondiale sonne le glas à plus ou moins brèves échéances de l'ère industrielle. 

C'est pourquoi il est venu le temps de comprendre que le monde a changé, qu'il a basculé dans les années 80' avec la financiarisation de nos économies, nous sommes entrés dans une sorte de néo-féodalisme, quittant de fait et de plein pied le capitalisme. Fait que nous voyons très bien aujourd'hui dans ce combat que se livre les chevaliers milliardaires pour le gain et le contrôle de territoires financiers. 

Au quotidien, nous avons l'évocation sur les ondes d'une mythologie et de rites capitalistes, alors que la réalité se ramène à un combat de seigneurs où le commun des mortels dont je fais partie ne peut que constater et subir l'ampleur des dégâts.

C'est pourquoi, et contrairement à ce que j'ai pu penser moi-même, nous ne vivons pas le passage d'un monde à un autre, car celui-ci a déjà eu lieu, nous vivons les débuts d'une contre-révolution humaine à la révolution financière, où des hommes et des femmes du quotidien refusent le monde vide de sens qu'on leur inflige. 

Ces hommes et ces femmes, s'ils veulent retrouver leur liberté et décider de leur avenir devront par la force des évènements aller vers l'économie locale, dénotant de fait qu'elle n'est ni une réindustrialisation du territoire, et ni un contrôle de la financiarisation, mais bel et bien la découverte d'une logique qui lui sera propre, de règles qu'elle va inventer pour distribuer des productions locales, faire circuler différemment les monnaies, avoir une autre appréhension du territoire qui sera certainement ni national et ni européen, et encore moins mondial. 

Ce sera aussi une autre appréhension du monde du travail, et du retour du monde des fêtes, la fin ou la transformation de la compétition et du recors pour le recors, les hommes chercheront le sens à leurs actes, le lien et le partage, c'est le retour du monde vivant, de l'échange.... et cela se fera par la force des évènements qui nous y inviteront et à qui nous ne pourront pas refuser l'invitation pour vivre, simplement vivre et respirer. 

Les difficultés énergétiques transformeront de fait notre façon de nous déplacer qui devra elle aussi être de plus en plus locale, et ce mouvement contraint pour certains, sera d'autant mieux vécu que notre quotidien s'organisera autour de notre localité. 

Le changement ne peut être que collectif, les déplacements que nous faisons de façons individuelles devront être de plus en plus réalisés de façons partagés et collectifs.

Il est regrettable que les territoires n'anticipent pas ces mutations qui sont non seulement évidentes, mais visibles.

Ce destin se forge à la force des évènements et notamment se heurtant aux limites de notre Terre et notre capacité à créer suffisamment d'énergie et donc d'économie productive. 

Il va falloir faire des choix, passer d'un monde qui se projeter dans l'histoire à un monde qui se projette sur son territoire, c'est à dire son espace. C'est une nouvelle histoire celle de la redécouverte d'un destin collectif.

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