mardi 13 septembre 2022

Les devoirs, contre-productifs, et pourtant toujours à la mode!

Une journée, il faut savoir la commencer, mais il faut aussi savoir la terminer. Cette maxime, l'école l'a oubliée, et donne depuis des décennies des devoirs à faire à la maison pensant que l'enfant doit se parfaire, sauf que tous les établissements ou les pays qui ont arrêté avec les devoirs, ont vu le niveau scolaire général augmenter. Le terrain vient contredire la croyance, et il n'y a rien d'illogique à cela, même au contraire.

Comme je vous le disais, une journée, il faut savoir la commencer, mais il faut savoir aussi la terminer, ce qui est vrai pour les travailleurs, l'est aussi pour les écoliers. 

Le premier point avec les devoirs est que la journée d'école ne se termine jamais, l'école s'invite à la maison. A peine sortie de l'établissement, fatigué de sa journée, transport scolaire, journée de 8 heures, debout depuis 6 heures du matin, l'enfant doit en plus à l'heure où il devrait souffler, se remettre dans les leçons.

Vient alors les moments des râleries, des soufflements, des pleures aussi, « j'en est marre, je suis épuisé », « encore un devoir », ...et je vous passe les noms d'oiseaux. L'école s'invite à la maison pour tout le monde y compris ceux qui n'y mettent plus les pieds. 

Qui peut croire un instant que fatigué, râlant, un enfant apprend, non au contraire, il se bute, il se « débarrasse » des devoirs.

Mais, dans cette maison, les devoirs s'invitent aussi pour accentuer les inégalités sociales car il y aura les enfants qui auront des parents qui pourront les aider, d'autres qui peuvent payer des gens pour les aider, et les autres qui n'auront personnes; et les aides aux devoirs à l'école n'y font malheureusement rien.

La différences sociales s'invite de fait à l'école qui de par ce mécanisme l'accentue. 

Alors, je sais que chaque année, on nous sort l'élève studieux qui vient précisément de ces quartiers, un arbre qui cache la forêt.

Dans cette forêt, le niveau ne fait que baisser, il faut dire qu'au lieu de faire de l'instruction de matières, de l'apprentissage de connaissances, le temps est de plus en plus consacré à « faire la morale et la police », surtout depuis qu'il y a pronote, la relation avec l'école est médiatisée via un logiciel de surveillance.

Et pourtant, les choses pourraient être si simple. 

Sans devoir, il n'y aurait plus besoin de pronote, un gain pour l'environnement, il n'y aurait plus besoin de faire circuler les livres de l'école à la maison, et de la maison à l'école puisque les exercices on les ferrait à l'école. Finit aussi les cartables lourds !

On ne passerait plus 20 minutes à chaque début de cours pour savoir qui a fait et qui n'a pas fait, plus besoin de se mettre en colère, plus d'observations désagréables à faire, la paix retrouvée, la possibilité pour l'enseignant de se concentrer directement sur son cours et sa matière.

Imaginez un instant que les élèves n'auraient plus à changer de salle entre les cours, sauf pour les matières spéciales où il y a des expériences, les livres pourraient rester en classe, être collectifs et être distribués le cas échéant, fini aussi la perte des livres et leur oubli.

Contrairement à ce que nous croyons, et les résultats en éducation comparée le prouvent, les devoirs sont contre-productifs, ils sont un obstacle pour l'acquisition générale des connaissances.

A chacun sa conscience car commencer une journée demande aussi de la terminer.

Voir aussi

  1. Docteur en sciences de l'éducation ICI 
  2. Écrans et devoirs, Incohérence et inégalité élevées en savoir faire ICI 


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