Est-ce que le déficit est une réalité pour une population dont le pays a accès à l'emprunt?
Est-ce que lorsque nous évoquons le "déficit" cette notion leur parle ou a un sens pour eux?
Je n'en suis pas certain au regard des réactions, je ne suis en effet pas certain que lorsque nous disons que si la France n'emprunte pas sur les marchés elle ne peut pas boucler son budget, soit véritablement cru.
Beaucoup pense, et peut-être à juste titre, lorsque nous entendons les sommes vertigineuses des dépenses étatiques, qu'il y aurait de l'argent, et qu'il y en aurait même beaucoup.
Le sentiment qui ressort de cette appréhension et que derrière ces questions de budget, il y aurait un traquenard.
Pourtant, aussi difficile que cette réalité puisse paraître les comptes de l’État sont bel et bien au rouge. Nous empruntons bien l'équivalent de quatre mois de budget.
Face à cette réalité, la tentation est d'appliquer à la France un plan d’assainissement des finances publiques, et bien évidemment la "bête noire" des économistes reste et demeure les "dépenses sociales", sauf qu'en ce domaine, la part la plus importante des dépenses sociales ne dépend pas tant de l'imposition, mais des cotisations. Ces dépenses sont donc essentiellement du "salaire différé".
Dans le passé, les tentations ont été grandes de faire financer aux prestations sociales, les politiques de l’État en matière tant du travail que sociale.
Car, contrairement à ce qui est souvent évoqué, nous ne vivons pas la crise de 29, et donc il n'y a pas besoin d'un énième plan de relance puisque ce que nous vivons, est une crise de la surproduction.
En relançant la production sur un système qui produit déjà trop, nous ne faisons qu'aggraver la situation. Cette crise de la surproduction évoque surtout un monde qui mute, qui change en autre chose et dont nous serions inspirés d'accompagner son éclosion.
Mais, comment cette question peu prise au sérieux au moment où j'écris pourrait-elle réveiller une population largement endormie par le mouvement incessant des courtes vidéos qui défilent devant leurs yeux?
Tant que les salaires tombent, que la voiture roule, que l'alimentation est bien ranger sur les étagères des supermarchés, comment donner une réalité à cette idée de dette et la nécessité de muter nos économies en un quelque chose de moins vorace et de plus juste?