vendredi 26 novembre 2021

La sécession ou la théorie de la renonciation


Face aux attaques répétées du monde néolibéral contre les populations, la volonté est forte de vouloir faire sécession avec ce monde, de se dire qu'il est finalement mieux de construire en parallèle un monde dans lequel nous serions autonome et où nous n'aurions plus besoin du monde officiel. Si en théorie cette vue est plaisante, si en effet, certaines personnes l'appliquent ou tentent de l'appliquer, il demeure une question de fond : en quoi nous devrions refuser de vivre dans le monde simplement parce que certains cherchent à le rendre invivable? Ce monde-là n'est-il pas le notre aussi ?

Cette question me semble d'autant plus importante qu'au regard de l'histoire, les sécessions ont finalement souvent été l'objet de guerre car, à plus ou moins brève échéance, les deux mondes qui vivent en parallèle, finissent à une confrontation.

La raison en est malheureusement simple, le monde officiel veut toujours dominer et rattrape, souvent par la force et la violence, le monde parallèle ou alternatif qui est finalement une défiance à son autorité.

Dans l'absolu, en cherchant à éviter l'affrontement, on finit par le trouver. « On rencontre souvent son destin en voulant l'éviter ».

Il y a donc bien une volonté de théoriser la renonciation au monde dans l'idée de sécession, renonciation qui demande d'être expliquée et de nous rassurer sur notre décision de ne plus vouloir faire face à l'adversité.

Parce que oui, c'est difficile, oui cela fait souffrir, mais nous devons alors nous rappeler de l'histoire, de la grande histoire, et voir comment les résistants n'ont jamais renoncé, ils n'ont jamais cherché à faire sécession car, ils savaient au fond de leur cœur que le monde qu'on voulait leur imposé n'est pas le vrai monde, n'est pas légitime, que la légitimité était de leur côté, et que le temps allait leur donner raison.

C'est ce que nous appelions l'honneur et la grandeur, deux mots qui peuvent paraître dérisoire aujourd'hui, mais qui ont pourtant construit l'histoire.

N'oublions jamais qu’Éros triomphe toujours de Thanatos.

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