vendredi 3 mars 2023

Le Quatrième Pouvoir pour refaire du lien

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Si le monde change, ce ne sera ni pour l’écologie, ni même pour le social, mais bel et bien pour recréer des liens qui ont disparus et qui permettaient à un maximum de personnes de vivre correctement sur son territoire et de faire communauté.

Quel que soit la gravité de ce que nous vivons, les hommes ne bougent que lorsque leur imaginaire commun dessine un horizon visible, donnant un sens à leur geste, à leur don, à leur existence.

Les hommes changent quand la volonté de faire du lien n’est plus suffisamment fédérateur, quand dans la société chacun est étranger à son voisin, quand la solitude a atteint un tel niveau qu’il n’y a plus comme solution que de se mettre en mouvement.

C’est bien le lien qui amène à l’union, à l’appartenance à une communauté, à un territoire car les hommes ont toujours été des êtres de territoires, même quand ils sont nomades, c’est la terre qui fait le lien, crée les valeurs, lie les hommes entre eux, donne ce sentiment d’appartenance, aussi différent soit-on, le lien est primordial et le changement n’arrive que lorsqu’il risque de disparaître.

Nous ne parlons pas d’évènements du grand soir, mais bel et bien d’un processus lent et silencieux, irrémédiable.

Le Quatrième Pouvoir dont nous nous assignions à discuter et montrer l’existence, et celui-ci, celui du lien fédérateur, existant avec ou sans État.

Le lien sans lequel rien n’existe.

Beaucoup de théories, concepts et discours ont été élaborés pour expliquer ce qui faisait l’unité d’un pays ; successivement nous avons parlé de la langue, du territoire, de l’appartenance religieuse, culturelle, de la volonté ou du désir de vivre ensemble ; mais au final, rien de toutes ces explications n’est totalement satisfaisante comme si quelque chose nous échappait.

J’ai souvent pensé à cette question, et j’en suis arrivé à la conclusion que ce qui fait l’unité d’un pays est autant ce qui le rassemble que ce qui le divise, que finalement la dispute, la division, la diversité, la pluralité sont autant de raison d’être ensemble que la bonne entente. Aussi paradoxalement que cette vision peut être, les mêmes choses qui rassemblent sont les mêmes choses qui divisent. C’est pourquoi, j’en suis arrivé à la conclusion qu’une société fait corps, s’unit quand elle a compris qu’elle va disparaître ou qu’elle peut disparaître.

Alors, il est possible de parler du lâcher prise et du lien. Aucun lien ne peut être activé si en parallèle nous ne lâchons pas prise de nos attaches ; et c’est pour ce fait que tant que les Français resterons attachés au cartésianisme, tant qu’ils croiront qu’ils faut souffrir pour apprendre, tant qu’ils croiront en l’ordre et en la discipline centralisatrice, à l’État militaire, aucun lâcher prise ne sera possible, et aucun nouveau lien salvateur ne pourra être créé, et donc notre destinée est connue. Car chaque peuple a son destin dans ses mains, ce ne sont pas les dirigeants qui choisissent, ce sont les peuples. Les chefs d’État ont l’illusion du choix tant que les peuples restent dociles, mais l’histoire l’a montré et démontré, il n’y a aucun peuple qui ne va là où il ne veut pas aller, ou là où il a renoncé de s’affirmer. Quand ceci arrive, c’est que tout simplement, sa culture a disparu. Nous choisissons collectivement notre trajectoire et donc nous sommes en capacité de réactiver des liens, à une condition que l’on abandonne des schémas culturels de penser que nous avons cru nôtre.

D’où cette analyse sur le Quatrième Pouvoir, celui qui fait lien, le pouvoir régulateur. 

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